Après quelques semaines de confinement il semble que certains restent positifs et d’autres souffrent de l’isolement. Quelles peuvent être les raisons de tels écarts face à une même situation ? Comment rester positif quand les signes d’usure se font ressentir ?

Un des éléments fondamentaux dont nous sommes massivement privés en cette période est le lien social. Or celui-ci est quasiment autant nécessaire à notre bien-être que l’eau ou la nourriture. Cet impact a été mesuré dès les années 50 notamment par les travaux d’un psychologue américain Harry Harlow. Ce psychologue a étudié l’impact de l’isolement sur des singes. Au bout de quelques jours certains étaient déjà prostrés. 12 mois d’isolement ont eu raison de leur capacité à socialiser et leur équilibre psychologique.

Ainsi, le sentiment d’isolement ressenti ces dernières semaines a un impact qui n’est pas neutre sur notre équilibre. Les recherches des Docteurs Julianne Holt-Lunstad, professeur de psychologie et neurosciences à la Brigham Young University, et Nancy Donovan, psychiatre spécialisée en neurologie et gériatrie au Boston’s Brigham and Women’s Hospital, ont démontré l’impact direct de l’isolement sur notre système immunitaire, notre bonne santé cardiaque, résistance au stress, dépression et … maintien des bonnes pratiques alimentaires…

Isolement, cultiver le lien social est l’antidote !

Effectivement, le lien social est un carburant qui permet de nourrir nos 3 soifs fondamentales, nos besoins psychologiques. Eric Berne, fondateur de l’Analyse Transactionnelle a ainsi mis en évidence :

• la soif de reconnaissance : nous avons besoin d’être reconnu par autrui, de recevoir des signes de reconnaissance de sa part…
• la soif de stimulation : nous avons besoin de découvrir, d’être stimulé socialement, en contact avec le reste du monde avec tous nos sens…
• la soif de structure : nous structurons, nous organisons notre temps social pour satisfaire ces soifs.

Si nous sommes confinés, de nombreuses opportunités de lien social s’offrent encore à nous… Que ce soit dans notre vie personnelle ou professionnelle nous avons la possibilité de téléphoner, de nous réunir en ligne, de suivre des webinaires ou des formations à distance (comme par exemple les nombreux MOOC des universités les plus prestigieuses du monde entier) … Au sein des entreprises des rituels de cafés matinaux d’échange en ligne s’organisent, entre amis les apéros sur Whatsapp se généralisent et certains déjeunent le dimanche avec leurs proches en ligne…

Le besoin de rire, de faire de l’humour sur la situation est également rapidement apparu . N’avez vous pas reçu de nombreuses vidéos ou images humoristiques dès le début du confinement ? En effet, l’humour nous permet de mettre de la distance avec la situation, de la recadrer et de se dégager des fortes émotions qu’elle génère. Rire permet également de faciliter l’engagement dans le changement de nos habitudes en réduisant le stress associé.

Maintenir notre lien aux autres est donc l’ingrédient fondamental, l’antidote pour dépasser cette situation de crise et maintenir son équilibre dans les prochaines semaines… A nous de jouer !