Plus de flexibilité face à l’incertitude pour traverser les crises

Rares sont ceux qui avaient imaginé vivre une telle expérience… Une pandémie, des crises à répétitions… le risque n’était pas dans les cases à cocher de nos polices d’assurance… Voici le monde entier plongé en pleine incertitude. Faut-il plus de flexibilité face à l’incertitude pour traverser les crises ?

Les repères économiques traditionnels faiblissent, l’organisation de nos activités professionnelle, personnelle, éducative, familiale a volé en éclat … Même les symptômes ou le caractère létal de ce virus variant d’un individu à l’autre nous plonge dans l’incertitude sur notre état de santé et celui de nos proches… Nous évoluons donc depuis plusieurs semaines dans un contexte de perte de structure, perte de lien social, perte d’activités…

Faut-il plus de flexibilité face à l’incertitude pour traverser les crises ?

L’incertitude

L’incertitude c’est ce qui ne peut pas être prévu. Impossible pour nous de savoir comment individuellement et collectivement nous allons évoluer dans cette crise. Quels enseignements allons-nous dégager, quelles nouvelles tendances vont émerger à l’échelle de l’humanité ? Quelle sera la nouvelle donne ?… Impossible également de prévoir comment nous, individuellement allons nous repositionner une fois la pandémie traversée. Comment s’organisera notre activité professionnelle ? Quels impacts dans les structures éducatives des enfants ? Quels changements dans l’organisation de notre temps libre ? Toutes ces questions n’ont pas de réponse.

Son effet sur le cerveau

De nombreuses recherches en neurosciences ont permis de cerner très précisément l’effet de l’incertitude sur le cerveau humain et le résultat est frappant : nous ne sommes généralement absolument pas « câblés » pour supporter l’incertitude. Un première recherche publiée en 2016 fait un lien direct entre stress et incertitude et démontre particulièrement que l’incertitude est plus stressante que les conséquences négatives prévisibles. Les sujets de l’étude ont effectivement démontré être plus stressés face à une chance 50/50 de recevoir une décharge électrique que lorsqu’ils savaient qu’ils recevraient cette décharge dans tous les cas. Il est donc plus stressant de ne pas savoir si nous allons tomber malade, faire courir un risque à nos enfants en les rescolarisant, perdre notre job actuel,…. que de savoir si effectivement nous ou nos enfants serons malades, ou si nous serons licenciés….

Notre cerveau ne sait pas gérer l’incertitude

Notre cerveau créé en continu des règles, des codes… Il structure l’information de notre monde pour le rendre prévisible. Tout écart à ces prévisions génère un stress. Et un cerveau sous stress perd notamment la capacité de créativité, de réflexion et de résolution de problème. Ainsi dans les sociétés occidentales, les personnes capables de « gérer l’incertitude » sont des modèles et nous nous félicitons de prévoir, de remplir nos agendas. Nous accordons plus d’importance au contrôle qu’à toutes nos autres capacités. Néanmoins, ce que nous dit cette étude c’est que notre cerveau ne contrôle rien dans le domaine de l’incertitude et nous faisons une méconnaissance lorsque nous pensons « gérer l’incertitude ».

Développer sa flexibilité face à l’incertitude pour traverser la crise

Une réponse réside dans le développement de nouvelles options, dans l’accroissement de notre flexibilité : plus notre cerveau connaîtra d’options face à une telle situation et moins le stress sera élevé. Depuis des millénaires les méditants pratiquent l’abandon du contrôle. Pour eux, « l’incertitude irréductible » reste irréductible, et notre alarme instinctive, nos tentatives de fuir un risque incertain, sont considérées comme des impasses, nous liant à notre nature animale et entravant notre compréhension de la réalité.

Notre cerveau étant naturellement câblé pour identifier les problèmes, une option réside dans son entraînement à l’opposé, à l’identification optimiste des issues favorables. En mettant en place un entraînement au recadrage optimiste des situations, nous augmentons notre niveau de tolérance de l’incertitude.

Finalement, cette crise met en exergue trois points clés nécessaires pour aborder l’incertitude :

  • avoir conscience de l’incertitude de la situation (faire le distinguo entre ce que nous savons, ce qui n’est pas et ce qui ne ce qui ne peut être connu)
  • être capable d’identifier des options positives pour contrebalancer la tendance naturelle de notre cerveau à anticiper le danger
  • cultiver cette pratique au quotidien de sorte à développer sa flexibilité et donc sa tolérance à l’incertitude

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1 réponse

  1. Benjamin dit :

    Article très intéressant, bravo

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