Notre apprentissage s’appuie sur 4 piliers

Ne vous êtes vous jamais demandé pourquoi vous appreniez mieux dans certains contextes que d’autres ? Cette question trotte dans ma tête depuis des années et j’y apporte régulièrement des réponses, comme dans mon article sur le cycle de l’apprentissage… Je me suis aujourd’hui plongée dans le dernier ouvrage de Stanislas Dehaene, professeur au collège de France, titulaire de la chaire de psychologie cognitive expérimentale et membre de l’académie des sciences et vous partage aujourd’hui un modèle qui a retenu mon attention ;-).

4 fondamentaux à l’apprentissage ont été mis en évidence par les dernières découvertes en neuroscience cognitive. Ces fondamentaux déterminent la vitesse et la durabilité de l’apprentissage.

Notre apprentissage s’appuie sur 4 piliers

L’attention

Canaliser notre attention est un enjeu majeur à notre époque de sur-stimulation. Inutile d’espérer accéder à vos ressources créatives ou apprendre si vous consultez vos mails ou répondez à vos messages en passant…. Donc avant toute chose, pour apprendre il faut être centré sur cette activité.

Par ailleurs, notre cerveau est un véritable filtre qui nous permet de faire le tri dans les nombreuses stimulations passant par nos 5 sens. Il nous permet de rester centré sur l’objet de notre attention.

Vous pouvez, si vous ne le connaissez pas faire ce test. Comptez bien le nombre de passes de l’équipe blanche !

… Bluffant non ?….

Au travers de ce test, vous venez fait l’expérience du filtre que met en place notre cerveau. Faire attention c’est donc aussi ne pas voir….Le reconnaitre est fondamental dès lors que nous souhaitons apprendre ou faire apprendre. L’enjeu réside d’abord dans le fait de captiver (alerter et orienter vers l’objet de l’attention) pour ensuite préciser comment traiter cette nouvelle information.

Le matériel sur lequel travailler doit ainsi être stimulant (sans toutefois distraire).

La première compétence à développer est donc l’attention. Des exercices de contrôle et développement de celle-ci existent, parmi eux la méditation mais aussi la pratique d’un instrument de musique, le yoga ou le qi gong…

L’engagement actif

Pour apprendre, nous devons être mobilisés, curieux d’en savoir plus. Notre cerveau pour apprendre doit se faire un modèle mental du concept « à l’extérieur » puis le projeter dans son environnement propre pour enfin le mettre à l’épreuve de ses modèles existants et créer un nouveau modèle mental. En réalisant ceci nous sommes actifs.

Il s’agit donc de faciliter notre engagement en nous rendant actifs… Pour cela nous devons avoir une idée précise de notre objectif d’apprentissage (objectif pédagogique) et être volontaire dans la démarche. La situation d’apprentissage idéale est alors adaptée à notre niveau: ni trop facile ni trop complexe.

Pour développer l’engagement actif nous pouvons avoir recours à : des exercices pratiques d’approfondissement, des discussions de groupe sur le concept ou à devoir répondre à des questions qui forcent la réflexion sur le sujet. De plus, récompenser toute avancée permet également de maintenir l’engagement.

Le retour sur erreur

« Se tromper, c’est déjà apprendre » nous dit Stanislas Dehaene. La rapidité d’apprentissage est alors corrélée à la qualité du feedback que nous recevrons.

Le cerveau fonctionne par itérations qui intègrent naturellement l’erreur dans l’apprentissage : prédiction, calcul de l’erreur de prédiction, correction, nouvelle prédiction.

L’erreur n’est pas une faute ou une preuve de faiblesse, elle est normale et contribue efficacement à l’apprentissage si elle est associée à un feedback qualitatif et constructif (pas une simple note sur 20 par exemple…).

C’est ainsi tout naturellement que ce mécanisme d’apprentissage est le plus efficace dans le domaine de l’Intelligence Artificielle.

La consolidation

La consolidation permet d’automatiser le nouvel apprentissage et en rendra son exécution inconsciente (on passe de la compétence consciente à la compétence inconsciente).

Par la même occasion, les ressources mentales qui étaient sollicitées pour mobiliser l’attention et exécuter consciemment la nouvelle compétence (dans le cortex préfrontal) sont libérées pour de nouvelles tâches. Le relai est passé à certaines aires spécialisées des régions postérieures du cerveau.

Par exemple lors de l’apprentissage de la lecture, une fois l’étape consistant à déchiffrer consolidée, il est possible d’accorder du sens à ce que nous lisons….

Règles d’or

Espacer les apprentissages permet d’augmenter l’activité cérébrale. En effet, 15 minutes de travail quotidiennes sont plus efficaces que 2 heures concentrées sur une seule journée… Et si nous souhaitons nous souvenir de l’apprentissage à long terme la révision doit avoir lieu quelques semaines après. C’est ce que l’on appelle l’ancrage mémoriel en pédagogie.

Dormir permet au cerveau de consolider les apprentissages. Durant notre sommeil, le cerveau revit les épisodes de la veille et met en ordre les nouveautés. Ainsi, il détecte les régularités et établit des généralisations…

En conclusion, dans son ouvrage Stanislas Dehaene met en évidence des éclairages, des liens avec l’éducation des plus petits mais aussi des adultes. Ce sont des éclairages sur les applications en Intelligence Artificielle qu’il convient maintenant que nous tous diffusions dans nos quotidiens !

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