Le choc culturel du retour d’expatriation

Dans un précédent post « Profitez de votre expatriation! » je vous parlais de l’expatriation et son choc culturel qui peut durer jusqu’à un an.

Retour d'expatriation

 Mon sentiment d’inadéquation, mon impression d’être étrangère dans mon propre pays, encore bien présents 6 mois après mon retour de 7 ans d’expatriation en Espagne puis en Inde, me donne envie de partager certains enseignements relatifs au retour d’expatriation. En effet, même si chacun de nous réagit au retour d’expatriation de façon spécifique, personnelle et en accord avec ses ressources, de nombreuses études ont permis de mettre en évidence des expériences partagées par la majorité des personnes en retour d’expatriation.

Le bouleversement du retour d’expatriation

Les « Impats » (terme récemment créé pour designer les expatriés revenant dans leur pays d’origine) rentrant après une période assez longue d’expatriation ont de grandes chances de vivre une expérience plus difficile que prévue. Mais ce n’est pas pour les raisons populaires (qui en passant n’aident pas…) habituellement invoquées : « Il n’arrivera jamais à vivre dans un appartement de 60 m2 après avoir eu une maison avec piscine. », « Elle ne pourra jamais retravailler après s’être occupée de ses enfants pendant si longtemps. »,  » Ils ne savent plus tenir une maison sans personnel. »….

Oui, nous connaissons notre pays d’origine, ses codes, et nous nous sentons rassurés  à l’idée de rentrer dans un monde connu et maitrisé. Et après tout, après des années d’expatriation, ne sommes nous pas devenu plus flexibles et capables d’adaptation rapide ? Néanmoins, le retour est souvent difficile et peut constituer un véritable « choc culturel  inversé » (Re-Entry Syndrome – RES), pouvant durer jusqu’à deux ans.

Le choc culturel du retour c’est simplement le choc de retrouver des situations ou des endroits qui devraient être familiers mais ne le sont pas, de parler à des personnes qui devraient être proches, mais ne le sont pas… Il est plus déconcertant que le choc culturel à l’arrivée dans un nouveau pays car il s’agit du retour dans votre propre pays. Une personne rentrant dans son pays d’origine devra s’ajuster, redonner du sens à sa vie, s’adapter à son nouvel environnement (visuel, auditif, kinesthésique, gustatif, climatique, vestimentaire, linguistique, familial, social, politique, professionnel, culturel…). Le choc est donc un phénomène commun partagé par de nombreux Impats et qui  peut être identifié par certaines des émotions ou impressions suivantes :

  • Agitation,
  • Tristesse, Inadéquation, Solitude, Déception
  • Déracinement, Nostalgie de l’étranger, Ennui,
  • Insécurité, Incertitude, Confusion, Frustration,
  • Fatigue, Dépression,
  • Régression ou Repli sur soi,
  • Résistance et critique envers la culture, la politique, la famille, les amis non expatriés,
  • Sensation d’être coincé, dans l’impasse…

Le gap culturel avec les amis, les collègues ou la famille non expatriés

ll n’est pas si facile d’échanger à nouveau avec des personnes n’ayant pas vécu votre expatriation. Votre expérience, qui est pourtant votre vie sur ces dernières années, ne les intéresse pas forcément, et vous n’avez plus les codes pour communiquer. En effet :

  • les expatriés sont généralement plus rapides et plus directs pour aborder les autres. Ce qui s’avérait nécessaire en expatriation pour nouer rapidement des contacts avec d’autres expats « sur le même bateau », mais qui peut surprendre de retour dans un pays dans lequel on ne parle généralement qu’aux personnes que l’on connait.
  • les expatriés n’ont généralement pas acquis la culture du pays d’origine durant ces dernières années (musicale, cinématographique, artistique, politique…) et ne disposent donc pas de ces « matières » utiles pour échanger et nouer contact.

Cette incompréhension sur la nouvelle nature des échanges que vous avez avec les autres et sur les réponses que vous recevez peut donc naturellement vous faire sentir isolé et déprimé.

Si vous êtes conjoint d’expatrié, vous pouvez en faire particulièrement l’expérience car tout le monde autour de vous (y compris votre conjoint en poste et vos enfants scolarisés) semble installé avec une maison en ordre, un travail, des habitudes… mais pas vous. Et contrairement à l’ expatriation, il est peu probable que vos amis soient dans la même situation que vous. N’ attendez donc pas qu’ ils vous appellent !

Sur le plan social, amical ou même familial, la situation de retour d’expatriation peut être à l’origine de nombreux problèmes car ce processus est alors très semblable au deuil. Il s’agit du deuil d’une vie, de la vie d’expatrié. Les Impats passent donc naturellement par toutes les étapes émotionnelles du cycle de deuil. Tout comme dans le cycle du deuil, il est important de laisser les émotions s’exprimer et ne pas être dans le déni qui pourrait ouvrir la porte aux sabotages (consommation d’alcool, passivité, boulimie, procrastination…) prévenant toute résolution du vrai problème.

Les démarches administratives

Revenir dans son pays d’origine implique de plus la réalisation d’un certain nombre de formalités administratives, qui parce qu’elles sont rendues longues et difficiles par la particularité des impats, n’aident pas à se sentir à sa place ! Néanmoins, elles sont une des étapes nécessaires à l’intégration.

Le logement

La question du logement est prioritaire car elle permet la réalisation de nombreuses démarches administratives comme l’inscription des enfants à l’école et constitue un premier pas vers la création des nouvelles racines et de nouveaux contacts.  Le nouveau ‘Home Sweet Home »est très important notamment pour les enfants qui « subissent » souvent le retour.

La carrière

De nombreux expatriés ressentent des difficultés au moment de mettre à jour leur CV des expériences acquises à l’étranger. En effet, l’enrichissement humain lié à ces expériences est souvent  l’ingrédient fondamental mais peut sembler ‘pauvre’ une fois mis au format d’un CV… De plus les compétences utiles à l’étranger ne sont pas forcément celles utiles dans son pays d’origine ou les besoins techniques, technologiques, relationnels, linguistiques… sont différents.

Quelques pistes pour surmonter le choc du retour

Le choc du retour est, comme je vous l’ai précisé ci-dessus, malheureusement quasiment inévitable. Néanmoins voici quelques actions positives qui permettent d’en réduire l’impact :

  • Clore votre vie d’ expatrié (dire au revoir à tous, collecter tous les souvenirs qui vous serons nécessaires, faire toutes les actions prévues, célébrer votre départ…), pour boucler la boucle et pouvoir repartir vers une nouvelle expérience.
  • Savoir que ce « roller coaster émotionnel » est normal et qu’ il s’appelle choc culturel du retour.
  • Utiliser des outils de gestion de la différence culturelle (se réadapter aux codes de communication, d’habillement, de rythme…)
  • Prendre soin de vous à tous les niveaux et ne pas laisser la place aux mécanismes d’auto-sabotage. Félicitez vous de toutes vos avancées.
  • Rester en contact durant l’expatriation avec votre employeur dans le pays d’origine afin de suivre les évolutions techniques, technologiques, manageriales et de garder le lien…
  • Partager votre expérience avec d’autres impats qui sont là encore « dans le même bateau » mais qui sont actifs et positifs (attention aux relations toxiques qui vous tireraient vers le bas !).
  • Renouer contact avec les amis que vous avez envie de revoir.
  • S’engager dans des activités que vous aimez et permettant de rencontrer de nouvelles personnes,… et pourquoi pas en rapport à l’ expatriation.
  • Rester un citoyen du monde en suivant les actualités internationales.
  • Écrire votre histoire, vos pensées, vos émotions.
  • Être conscient des impacts du retour sur vous-même et les autres systèmes : familiaux, amicaux, professionnels… Un exemple dans le contexte de la famille élargie : votre nouvelle proximité et place aura forcement un impact sur l’ équilibre qui s’ était établi durant votre absence.
  • Réapprendre votre culture d’origine et ceci, au travers de tous vos sens. Lire les auteurs locaux, voir les films locaux, manger local, écouter de la musique locale…
  • Partagez vos idées avec des experts avant de prendre des décisions fondamentales durant les premiers mois après le retour.

Et surtout gardez en tête que vous disposez grâce à votre expérience internationale d’une capacité unique de pensée créative et d’action. Vous avez développé une résistance physique, une capacité d’adaptation, une flexibilité, une intelligence relationnelle et émotionnelle vous permettant plus de possibilités de communication… Faites l’exercice de lister toutes les qualités que vous avez développées et les compétences que vous avez acquises durant vos années d’expatriation et vos premières expériences du retour. Votre expérience est unique et vous rend unique !

——

Vous souhaitez mieux vivre votre retour d’expatriation ? Je vous accompagne…
Caroline Wurth Carlicchi – Coach Certifié – 06 95 19 95 32 (Versailles – France)

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41 réponses

  1. Fanchon G. dit :

    Un article intéressant sur un thème trop rarement abordé et étudié. Merci à vous !

  2. JL GAUMAIN dit :

    En effet, article très intéressant.
    Après avoir passé 9 années aux USA dont les 4 dernières sans retour même pour vacances, je concède que la première année fut pour le moins délicate. L’impression d’être un étranger dans mon propre pays. Alors que j’avais conservé une certaine image un peu idéalisée de la France, la confrontation de cette image avec la réalité de la France fut assez difficile. Avec le temps, on finit tout de même par retrouver sa place sur la planète France . LOL

  3. sonia dit :

    aprés 7 ans en espane, je suis de retour en france depuis 2 semaines…

    Impatriée dans le sud de la France, zone que je ne connaissais pas, merci de parler de ce choc culturel inversé (Re-Entry Syndrome – RES.
    lire ce blog et les commentaires de personnes que ressentent la même chose et comprennent ce que nous vivons est essentiel.

    • Caroline dit :

      Bonjour Sonia,

      Oui ce que vous ressentez est normal et partagé par toute personne en retour d’expat’ avec plus ou moins d’intensité.
      Bon retour et sachez garder le cap !

      Caroline

  4. Dur, dur le retour !!

    « Si vous êtes conjoint d’expatrié, vous pouvez en faire particulièrement l’expérience car tout le monde autour de vous (y compris votre conjoint en poste et vos enfants scolarisés) semble installé avec une maison en ordre, un travail, des habitudes… mais pas vous. Et contrairement à l’ expatriation, il est peu probable que vos amis soient dans la même situation que vous. N’ attendez donc pas qu’ ils vous appellent ! »
    Tout à fait. C’est vraiment ce que j’ai ressenti il y a 3 ans (déjà !) lors de notre retour.

  5. Anne dit :

    Très intéressant article ! Il a l’intelligence de poser les bonnes questions quelque soit la situation d’expatriation vécue.
    Je rentre en France en juillet prochain, ces questions deviennent d’actualité… je les avais déjà avant de partir car elles étaient le « spectre » de ce que je risquais de retrouver en partant. 3 ans c’est peu et beaucoup car l’installation est totale, je parle la langue du pays, le mandarin (la lis et l’écris aussi en partie) mais j’ai toujours su que cette installation n’était que ponctuelle dans le temps et c’est pour cette raison que j’ai accepté de tenter l’aventure… en famille… pour mieux revenir… même s’il m’a fallu faire quasiment le deuil de mon job (presque 20 ans) et de la considération professionnelle qui était un des moteurs de mon quotidien. Mais j’ai déjà des pistes et sais que ce ne sera pas facile. J’ai moi-même accompagné des femmes, de plus de 40 ans, de retour d’expatriation cherchant à valoriser leur temps bénévole à l’étranger et se retrouvant avec une étiquette « expérience de mère au foyer » et des diplômes français jamais utilisé… Mais là, c’est moi qui serai à la place de ces personnes… En tout cas, je saurai revenir vers vous si mes questions se retrouvent sans réponse. Merci à vous. Anne

    • Caroline dit :

      Merci Anne de partager votre expérience ! A votre retour n’hésitez pas à revenir vers moi si vous voulez échanger !
      Je vous souhaite une bonne préparation du retour et clôture d’expatriation.
      Caroline

  6. Thibaud dit :

    Bonjour Caroline,

    Merci pour votre article dans lequel je me retrouve complétement. J’ai passé 7ans en Thailande après une dernière période délicate (dépression et burn-out au travail), et donc un retour « forcé » au pays. Tout ce que vous décrivez est véridique: l’adaptation à son propre pays que l’on redécouvre est assez difficile.

    Cela fait 1 mois que je suis rentré mais le syndrome Asie ne me quitte pas pour le moment. De plus ma copine est restée là-bas pour le moment. Savez-vous le temps que cela peut prendre pour reprendre une vie normale en France?

    Merci a vous,

    Thibaud

    • Caroline dit :

      Bonjour Thibaud,
      Oui les période d’expatriation sont dures contrairement aux idées reçues. Merci de votre partage.
      Les études menées à ce jour sur le choc culturel du retour disent qu’il faut environ 1.5 ans pour se sentir totalement adapté. 1 an m’a personnellement été nécessaire. Sachant que nous adaptons de plus en plus chaque jour.
      Il peut être indiqué de faire appel à une aide extérieure si l’on sent que nos ressources personnelles ne suffisent pas.
      Gardez le cap !
      Caroline

  7. Jocelyne Mas dit :

    Bonjour Caroline! Merci pour l’article; cela fait du bien de pouvoir mettre un nom sur mon « malheur du moment » et de savoir que c’est quelque chose de normal. J’ai vecu en Angleterre pendant 25 ans. Je suis en France depuis bientot trois mois, et bien que cela soit un mot tres fort a utiliser, c’est franchement l’horreur. Je ressens tout ce que vous decrivez et ma solution c’est de me replier sur moi-meme; je n’ai plus aucun reperes, j’ai l’impression de couler a pic. Merci de vos conseils, je vais essayer de les suivre, mais je crois que cela va etre dur. Je souhaite Bon courage a tous et a toutes et merci encore. Jocelyne

  8. Lydia dit :

    Bonjour,

    Je vis en Irlande depuis 8 ans. J’ai rencontre mon conjoint et nous avons une petite fille de 2 ans qui parle plus l’Anglais que le Francais. Je pense avoir fait le tour de mon envie de bouger surtout avec un bebe. J’aimerai me rapprocher de ma famille mais j’apprehende enormement le retour en France. J’en suis partie car j’avais horreur du paternalisme dans les entreprises et l’idee qu’en jeune diplome doit souffrir pour avoir un job. Le travail dans les pays Anglo saxons est plus souple. Le probleme est que mon copain n’a pas de diplomes a part le bac et etre sur le marche du travail an France sans diplome veut dire chomage pour une longue periode meme si ici il est team leader et gagne tres bien sa vie.
    Du coup je ne sais pas trop si un retour en France serait une bonne chose. J’ai peur d’attendre trop et de ne plus etre consideree sur le marche du travail (Passe 40ans, on interresse plus grand monde en france)
    L’eloignement de la famille pese aussi. J’aimerai que ma fille soit plus proche de ses grands parents. Tout ca est bien complique. Merci pour votre blog

    • Caroline dit :

      Bonjour Lydia,
      Merci pour votre témoignage.
      C’est vrai que le retour d’expatriation est avant tout une quête d’équilibre. Ce qui peut vous aider est de savoir quels aspects de votre vie sont les plus importants pour vous (vie pro, famille, couple, enfant, loisirs, environnement…) et d’identifier les + et – d’un retour en France par rapport à votre cadre de vie actuel.
      Je partage maintenant mon expérience personnelle du retour avec création d’entreprise en France. C’est vrai que les choses sont compliquées en France d’un point de vue administratif, mais avoir été expatrié ailleurs permet de ne pas tomber dans certaines croyances négatives et immobilisantes relatives au marché de l’emploi. Et ceci nous donne accès à des ressources incroyables par rapport à nos congénères n’ayant pas connu d’autres cadres de référence.
      A bientôt sur le blog !

      • Lydia dit :

        Bonjour Caroline, j’avais posté ce post il y a 2 ans. Nous sommes rentrés en septembre après 10 ans en Irlande . Finalement les démarches administratives ont été assez rapides ( alloc, réactivation de la sécurité sociale….) Je viens de finir mon congé maternité en France et n’ai pas encore trouvé du travail mais ça devrait aller par contre pôle emploi ne sert pas à grand chose. Ils essaient de mettre les gens dans des catégories de jobs qui sont mal définies. Généralement si on a travaillé à l’étranger, l’agent de pôle emploi nous mettra dans une catégorie fourre-tout.
        Notre fille va à l’école locale. On a plus 1000€ à payer par mois comme en Irlande. Nos familles sont très présentes et ce n’est pas toujours facile à gérer. Nous n’étions pas habitués à les voir tous les jours.

  9. Merci Caroline pour ce très bel article. Toutes les difficultés des « impats » sont abordées, tant conscientes qu’inconscientes en fonction de nos croyances et nos propres mécanismes de défense.

  10. Fleur dit :

    Votre article est très bien et correspond parfaitement à mon problème actuel. Cela faut 3 mois que je suis rentrée du Vietnam ou j’ai habité 4 ans. Le décès de mon père et ma mère seule, m’ont décidée et obligée à rentrer en France. Mon retour a été avancé et j’ai du clore ces 4 ans en 1 semaine. Je suis en train de créer une entreprise (au dessus de mes forces de chercher du travail en France…) et j’ai des projets de mariage mais même ces motivations d’un nouveau départ n’arrivent a effacer mon état général de déprime et de tristesse. Mon esprit est tourne vers l’Asie. A ma vie la bas… Le deuil face a la perte de mon père et le deuil de ma vie au Vietnam sont très durs à supporter en même temps.

  11. Kady dit :

    Bonjour,aujourd’hui je viens d’apprendre que cet été nous rentrons en France
    Après une expatriation de 4 ans sur Shanghai
    C’est la panique que vais je faire a mon retour…
    Par ailleurs,en vous écrivant ces quelques lignes mes larmes coulent… 😥
    Comment dois je me préparer ?
    Et les démarches a faire en France pour tout ce qui est administration,ou me renseigner??
    Ma société ou je travaillais a déménager…aurais je droit au chômage
    Voilà Caroline,mes tracas,pouvez vous m’aider
    En vous remerciant d’avance
    Kady

    • Caroline dit :

      Bonjour Kady,
      Merci de votre partage, je peux vous accompagner dans la préparation de votre retour d’expatriation.
      Je vous ai envoyé un email.
      Bien à vous,
      Caroline

    • Iinizan dit :

      Bonjour Kady,

      Je vous souhaite beaucoup de courage. Votre récit me touche car. Je suis dans la même situation que vous, la solitude est grande. Et nous étions aussi à Shanghai. Et nous sommes rentrés cet été. Nous sommes du côté de Fontainebleau.
      Si le vous le souhaitez, nous pourrons être en contact, car ceux qui n’ont pas bougé de la France ne peuvent pas comprendre ce que c’est que le choc du retour.

      Je t’embrasse.
      Assetou

  12. Elsa dit :

    Bonjour, effectivement votre article est assez rassurant. Mais malheureusement il ne change pas grand chose aux émotions actuelles…
    Je suis rentrée il y a 3 mois du Brésil où mon mari et notre fils avons vécu pendant 2 ans et demi. Nous voilà « installés » depuis 2 semaines, je me réveille avec des bouffées d’angoisse qui ne me quittent que tard dans la journée, et me reprennent à l’approche du soir. Mon fils ne peut pas aller à l’école avant septembre et nous ne voyons mon mari qu’à partir de 20h. J’ai pris 10kg depuis que nous avons quitté notre vie brésilienne. je ne pense qu’à notre vie là bas, ce que nous faisions, qui nous voyions (etc), je manque d’air rien qu’à regarder notre nouvel environnement. Passée l’euphorie des achats pour la nouvelle maison, je me sens terriblement triste, seule, et je hais la région où nous venons de nous installer (Paca). Je souffre tellement aujourd’hui que cela me pousse à m’interroger sur le fait de savoir si l’expatriation vaut vraiment la peine, au regard de ce qu’il faut endurer au retour.
    Mais merci, votre article m’aura au moins enseigné qu’il est « normal » de ressentir ce « choc ».
    Elsa

    • Caroline dit :

      Bonjour Elsa,
      Merci de votre feedback et de partager votre expérience.
      Ce que vous vivez est malheureusement classique d’un retour d’expatriation, le temps fera son oeuvre pour vous apporter plus d’équilibre.
      Bien à vous,
      Caroline

    • maya dit :

      Bonjour Elsa,

      je vis la même chose que toi, c’est très dur, j’en suis à me dire qu’il aurait mieux valu ne jamais partir… Je reviens du Brésil moi aussi, où j’ai passé six ans, et où mon deuxième fils est né. Je n’arrive pas à faire le deuil du Brésil, de ma vie là-bas. Je regarde nos photos tout le temps, j’ai pris 8 kilos… Il nous faut du courage.

      Merci Caroline pour cet article qui nous éclaire et nous aide à trier nos émotions et les comprendre. Peut-être est-ce déjà un premier pas pour aller mieux ?

  13. Margot dit :

    Bonjour Caroline,

    J’ai 23 ans et je suis fille d’expatriés. J’ai grandi à l’étranger et je suis arrivée en France à l’âge de 15 ans. J’ai fais mon lycée, 3 ans de Licence puis pour mon master 1 je suis partie à Londres et j’y suis restée 2 ans. Je me rends compte que je n’ai toujours pas réussis à me faire une place en France et que je n’arrive pas à faire le deuil des plus belles années de ma vie à l’expatriation.
    Tous mes amis à l’étranger ont continué leur vie quand je suis partie et quand je suis arrivée en France tout le monde avait déjà sa bande de potes, ses repères. Je n’ai jamais réussis à me refaire de vrais amis et je me sens très seule. Je ne sais plus quoi faire.
    Y à t-il une solution magique pour me permettre d’avancer ? Aujourd’hui j’ai l’impression d’être perdue et surtout très seule.

    Merci pour cet article tout de même réconfortant, ça me fait du bien de lire que je ne suis pas la seule à vivre ça.

    • Caroline dit :

      Bonjour Margot,
      Merci de votre témoignage. Pas facile de s’adapter à une culture dans laquelle nous n’avons pas grandi. Il n’y a pas de solution magique. Mais vous pouvez faire votre deuil de ces années à l’étranger, identifier ce qui rend votre vie en France belle et faire le point sur tout ce qui vous rend unique grâce à votre multiculturalité !
      Le 100% made in France est de moins en moins courant, vous pouvez exploiter cette belle ouverture sur le monde !
      Bien à vous,
      Caroline

  14. David dit :

    Bonjour Caroline,
    Des mots sur ce que l’on ressent, c’est exactement ce que vous avez décris. Voila un an que je suis rentré après un an en Finlande et 3 ans en Chine. Mon retour fut un choix mais toujours avec la sensation d’avoir fait le mauvais. Cela m’amène ainsi au souhait de fuir mon pays natal, de ne plus profiter de la vie à 2000 à l’heure comme beaucoup d’expats peuvent le ressentir.
    Il y a aussi l’effet du bore-out au niveau professionnel après un rythme très intense auquel on finit par s’habituer, on se sent moins responsable, moins considéré et moins important. Il est donc difficile de se ré-insvestir afin de s’en sortir, toujours tiraillé dans l’attente du prochain départ qui apparait comme la seule issue…Forcément, je reviens changé, mais je ne m’en rends compte qu’une fois rentré, pensant reprendre ma vie en France comme avant de l’avoir quittée. Peut etre le fait de commencer à accepter d’avoir changé est le début de la remontée.
    Votre article permet de se reconnaitre et de partager les differents ressentis, on se sent moins seul à en etre fou, merci!

  15. Estelle dit :

    Bonjour Caroline,
    Merci beaucoup pour cet article tres bien ecrit et utile. J’essaie de rentrer en France apres 7 ans passe en Chine et…c’est tres difficile de se readapter. Le coeur balance et les emotions aussi, tantot je suis tentee par le dynamisme et la facilite qu’offre la vie en Chine, tantot j’ai envie de retrouver les amis et proches en France. Je pense avoir tous les symptomes du contre choc culturel, mais j’espere tres vite retrouver de nouveaux reperes en France. Je vous remercie encore pour cet article qui m’a permis d’identifier mes apprehensions. Je me suis donne un an et si la greffe n’opere pas…alors je repartirai!

  16. Sampiero dit :

    Message à Margault :
    J’ai vécu à peu près la même chose . Environ 17 ans après mon arrivée en France vers mes 16 ans, après toute ma jeunesse passées a l’étranger dans différents pays d’un même continent, je ne pense pas pouvoir gommer le décalage et le stress lié au « retour » . Je suis donc retourné sur ce continent . Si tu veux en discuter…

  17. Nacer dit :

    Bonjour à tous.
    Ayant vécu 12 ans à l’étranger avant de rentrer chez moi, où je suis en ce moment, je me reconnais dans beaucoup d’éléments cités dans cet article. Ce qui m’a le plus marqué c’est mon incapacité à avoir un échange spontané avec des personnes avec qui je riais aux éclats y a 12 ans. Les sujets de discussion n’ont pas changés, je fais un tour au café du village le soir je assois avec des gens de mon âge et je ne trouve pas ma place dans les échanges. Trop de banalités, aucune profondeur, beaucoup d’approximations…au bout de 15 minutes je rentre chez moi. Autre phénomène le déclin de l’autorité parentale par rapport à ce que c’était avant mon départ à l’étranger et l’accentuation de religiosité chez toute les couches de la société. Vivement le dimanche prochain quand je serai à Londres.

    • luz dit :

      bonjour,
      Traumatisme après 31 ans d’expatriation un peu particulière : mon mari faisait des rotations 4X4 tous les pays, dans un milieu confiné, isolé et dangereux:les plateformes pétrolières.
      De retour en France: il a eu du mal à s’intégrer dans une réalité en continu qu’il ne voyait que par séquences, il s’est trouvé comme un étranger dans son propre pays, dans sa propre famille, il a sombré dans la dépression: isolement sur la terrasse en situation dominante comme sur la plate forme, il s’est recréé sa propre prison plateforme : la maison, sa famille. Ne parlait plus, fatigue, apathie, conso tabac, café et ++,amaigrissement, mauvais sommeil;, tout allait bien disait il, son nouveau travail en France semblait lui convenir selon ses dires mais quand on a toujours vécu à deux temps.difficile de se déprogrammer, alors un jour il est parti il voulait une nouvelle vie, il s’est noyé dans les fiestas, n’a plus de travail, a claqué tout son argent. Je ne l’ai jamais revu.. syndrome du vétéran du Vietnam?
      alors attention faites vous accompagner psychologiquement quand vous rentrerez car une belle joie peut se transformer en véritable cauchemar intérieur et briser une famille.

  18. Offshore dubai dit :

    Bonjour, avant tout c’est très intéressante comme article,… en générale une expatriation peut apporter 2 choses bien contradictoires, bien sur l’une sera toutes les avantages et dans l’autre cas le désastre surtout l’effet psychologique

  19. Raph dit :

    Bonjour à tous,
    Retour de l’étranger en octobre dernier après quelques 4 ans et demi d’expatriation ( V.I.E en Ouzbékistan, puis déplacements pour Chantiers en Russie, Arabie Saoudite, Emirats Arabes, Pologne et Tadjikistan ). J’étais habitué à rentrer en France pour les vacances uniquement et surtout à être balloté d’un pays à l’autre.

    Je suis tombé amoureux et j’ai décidé de rentrer en France. Je n’ai pas préparé mon retour car étant fou amoureux, je ne pensais pas que celà serait dur. Je me trompais, je me suis planté sur toute la ligne…

    Vivant auparavant dans le désert ou dans de grande chambres d’hotel, je me suis retrouvé inactif dans 34m2 à Paris. Le bonheur d’être avec ma compagne a été occulté en quelques mois par mon comportement (enfermé sur moi même, envie de repartir que je gardais pour moi, procrastination…).

    J’ai fini par lui avouer ce qui n’allait pas et à partir de là tout s’est abimé. Je reste, je pars, je reste… la confiance s’est effritée et j’étais incapable de prendre une décision.

    Ma compagne éprouvée par mon instabilité a décidé de tout arrêter, je l’épuisais moralement.
    Je me suis rendu compte bien tard que j’étais enfermé dans une bulle dont je ne pouvais sortir sans aide.

    Aujourd’hui j’ai perdu la personne qui comptait pour moi. Je suis déçu de mon comportement et je dois rebondir.

  20. Alicia dit :

    Bonjour.
    Comme je vous comprend!! Après trois ans passés en Guadeloupe, je suis revenue en Belgique. Avec tous les symptômes décrits dans vos témoignages. Mais je n’avais pas conscience des raisons. J’ai malheureusement « perdu » quelques années à être désemparée. Aucun médecin ni psychologue que j’ai consulté n’était assez compétent et professionnel pour m’expliquer. Votre blog est précieux!! Et il est un début de prise de conscience donc le début du traitement pour les personnes qui ne réussissent pas à surmonter seules cette épreuve. Connaitriez-vous des psy connaissant ce syndrome et compétent pour le diagnosticer et traiter?
    Je souhaite à tous de retrouver le bien-être.

  21. Anya dit :

    Merci pour votre article, car ce syndrome est très peu connu du public.
    Je suis rentrée d’expat en 2014 après 5 ans en Algérie. Même si l’Algérie fût française jusqu’en 1962, et qu’elle est bilingue français/arabe, mon retour fût catastrophique. Tout ce dont vous parlez je l’ai vécu, je suis même devenu argoraphobe à faire des crises de paniques pratiquement quotidiennes.
    Pour ma part, ce fut un retour non souhaitait, j’ai suivi mon ex mari qui à souhaitait revenir.
    Les anxiolytiques n’ont rien changés pour moi, je suis même tombée accro aux binzobiazepines. Pendant 4 ans, j’ai vu x médecins, j’ai été aussi hospitalisée en psychiatrie mais rien ni personne ne répondais à mon mal être, l’impression d’être vide à l’intérieur de moi. Puis il y a 2 mois, j’ai rencontré un nouveau psychiatre qui en m’ecoutant à trouvé de suite se qui m’arrivait. Exit les médicaments pour la bi polarité, les anti dépresseurs, pour lui j’en avais pas besoin car mon mal était tout autre.
    Aujourd’hui, je vais « bien » même si l’envie de repartir est toujours là. Il me conseille de repartir car cela arrêtera tout. D’avoir mit un mot sur mon mal être m’a permis d’avancer car j’avais la clef de ma prison et j’espère sincèrement que d’autres personnes comme moi réussiront à trouver leur clef. On n’accepte pas … Mais on vit avec … !

  22. Johan dit :

    Bonjour, Je suis de retour en France depuis 1 ans ce mois ci après 4 ans en Ireland, 2 ans Londres, 2 ans aux US… entrecoupé de stage en Chine et aux Mexique et je n’y arrive toujours pas. Votre article est déatillé, vrai.. trop vrai.
    Je me suis plongé dans me sport, mais familialement, amicalement c’est très dur, je suis un vértibale étranger en France.
    Plus ca va, plus je me replie sur moi meme, je pense que je correspond plus au model Francais.

  23. Christelle dit :

    Bonjour,
    Apparemment votre article concerne surtout ceux qui étaient expatriés et reviennent dans leur PAYS d’origine, mais je me demandais si ça valait aussi pour ceux qui reviennent dans leur COMMUNE d’origine, même si elle se situe à 15 km à peine et qu’on y revient tous les Week ends?
    En effet, après 10 ans dans la ville de mon travail, j’ai décidé de revenir au plus près de ma famille…
    Me voilà prévenue, ça ne sera peut-être pas aussi simple que je ne le crois 🙂 Peut-être devrais-je aussi appliquer ces conseils, d’autant plus que je suis d’un naturel anxieux, voire parfois un peu dépressif.

    • Bonjour Christelle,

      Pour répondre à votre question, il y a un ajustement culturel, des stimulation et de rythme certain à revenir dans votre village. Néanmoins le fait que vous soyez restée en contact régulier et que l’on reste dans une culture proche (contrairement à une expatriation) fait que le contre-choc culturel tel que définit dans l’article ne vous atteindra pas.
      Bonne journée,

      Caroline

  24. Amin dit :

    Caroline asque si on retourne dans notre pays d’expatriation tout se stres et angoisse va s’arrêter sans oublié que jai une grave envi de retourner

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