Le nécessaire accompagnement des expatriés, une conscience à développer par les RH
J’ouvre une tribune sur ce blog afin de vous faire profiter de nouveaux points de vue et apports sur les thèmes qui me sont chers. Aujourd’hui parlons du nécessaire accompagnement des expatriés, une conscience à développer par les RH.
Cette tribune est inaugurée par Emmanuelle Niollet Metcalfe, psychologue spécialiste de la mobilité internationale, qui apporte son point de vue sur la nécessité de plus d’accompagnement aux personnes expatriées des entreprises multinationales.
L’accompagnement à l’expatriation au sein des multinationales est intéressant en ce qu’il se penche sur un aspect clé de la prise en charge des collaborateurs et de leurs familles pour lequel les multinationales françaises ont toutes sortes de modalités à mettre en place pour rattraper les autres pays, notamment anglo-saxons. Il y a des prémisses de littérature sur le sujet en France alors que de nombreux ouvrages ont été publiés en anglais.
Une sensibilisation nécessaire des RH et des familles
Il est indispensable que les familles soient informées de ce qui est en jeu dans ce type de projet d’expatriation pour pouvoir faire un choix réfléchi avant de s’engager.
Il me semble que l’une des facettes à développer est une sensibilisation des RH aux problématiques en jeu pour optimiser la qualité de leur accompagnement.
Des études montrent que le plus grand nombre d’échecs de ces projets est en lien avec des difficultés de la famille à s’adapter et ceci représente un coût pour les entreprises. Ceci ne signifie pas pour autant qu’il faille donc envoyer des collaborateurs en statut ‘célibataire » en ce que cela ne règle pas la question de l’impact sur la totalité de la famille.
La préparation pour réduire la peur de l’inconnu
Une solide préparation avant le départ permettra d’aborder les problématiques prégnantes avec les différents interlocuteurs.
Ce qui fait peur, c’est l’inconnu. Il s’agit de mettre des outils pratiques à la disposition de chacun des membres de la famille tout en étant à l’écoute de leurs besoins et de leurs réticences à l’échelle individuelle. En effet, chaque situation est unique comme le sera chaque projet.
Il existe toutefois des caractéristiques que l’on retrouve dans le champ de l’expatriation. C’est en en prenant connaissance que chacun développera un sentiment d’appartenance à une communauté spécifique qui est celle des Expatriés.
Ceci viendra pallier au sentiment d’isolement qui peut nous envahir alors qu’il faut traverser les différentes étapes du processus de transition et d’adaptation à la nouvelle culture. L’adage « un esprit sain dans un corps sain » est donc à considérer comme une invitation pour chacun à identifier les signaux que nous envoie notre corps qui réagit à tous ces changements.
Le kit de survie durant le processus de transition
Pour faciliter la transition entre l’état de connexion dans le pays d’origine, la phase de déconnection pour enfin atteindre la reconnexion seront facilités par des outils, tels un kit de survie, pour apprendre comment constituer un nouveau réseau communautaire dans le pays d’accueil en prenant en compte toutes les caractéristiques de la nouvelle culture.
La préparation du retour d’expatriation
Il faut néanmoins garder en tête également la perspective d’un retour dans son pays d’origine tout au long de son séjour à l’étranger en facilitant un maintien des liens tant avec sa communauté que son employeur.
Alors que le retour peut être anticipé, il se peut aussi qu’il se fasse prématurément. En tout état de cause, il est impératif de prendre en considération cette étape clé du projet d’expatriation dont les effets sont très sous-estimés. Les collaborateurs et leurs familles vont faire être confrontés à un choc culturel parfois inattendu. Il ne s’agit pas de se retrouver ‘comme avant’ dans la mesure où chacun aura été profondément modifié par son expérience. Si les nouvelles richesses ne sont pas prises en considération, cette phase sera source d’une grande frustration et parfois de phases dépressives qui pourront générer des départs de collaborateurs de grande valeur qui ne se sentent reconnus. Ainsi, il est important de bien anticiper pour chacun des partenaires les enjeux d’une bonne gestion du retour, tant de la part des RH que des familles.
En conclusion
Il me semble primordial de privilégier une politique d’information, une communication et une écoute authentique par des professionnels expérimentés pour prendre en compte les besoins de chacun des membres de la famille et des intervenants employeurs pour mener à bien des projets d’expatriation et ainsi éviter un coût tant humain que financier.