Apprendre à rebondir : les neurosciences de la résilience

Face au stress extrême, nous mettons en place des mécanismes nous permettant la plupart du temps d’éviter le développement de troubles graves. Ces mécanismes s’appellent la résilience. Apprendre à rebondir : les neurosciences de la résilience…

La résilience vient d’un mot latin qui signifie « rebondir ». Boris Cyrulnik, psychiatre et psychanalyste, porteur francophone de ce concept indique que « de la souffrance peut naître le meilleur ». C’est ainsi la capacité que nous, humains, avons de nous ajuster aux traumatismes.

Sommes nous tous égaux en matière de résilience ?

Rebondir

Néanmoins, nous réagissons tous différemment aux évènements les plus durs de nos quotidiens. Certains se retrouverons terrassés, résignés et détruits par une perte d’emploi ou une rupture, d’autres se soigneront et rebondiront avec détermination.

La résilience permet de se relever, de considérer les obstacles comme des challenges, de se tourner vers ses fondamentaux pour s’appuyer sur des bases solides qui permettent de supporter une situation difficile.
La résilience, est en fait une capacité de notre cerveau que nous développons au fil de nos expériences, positives et négatives. La répétition de ces expériences, que l’on appelle aussi le conditionnement, est à l’origine de connexions cérébrales, de création d’habitudes, de fonctionnements réflexes, automatiques.

En mettant en évidence la neuroplasticité (la capacité de créer, de défaire ou de réorganiser des réseaux de neurones), les neuroscientifiques ont, en quelque sorte, ouvert la conscience de nos possibilités de changement. La flexibilité et la capacité de rebondir après un obstacle peut ainsi, comme toute autre habitude résultant d’un conditionnement, être développée même à l’âge adulte. Il sera néanmoins toujours plus facile à une personne ayant appris à être flexible depuis l’enfance de démontrer de la résilience qu’à un débutant adulte dans le domaine. Mais à force de prise de conscience et de pratique, la résilience peut se graver dans les processus inconscient de tous.

Comment développer sa résilience ?

Même si nos stratégies en réaction à des stress extrêmes sont pour la plupart définies dès nos 18 mois d’âge, développer sa résilience est accessible à tous et à tous les moments de la vie. Il existe en effet de nombreux moyens de conditionner le cerveau de sorte à se débarrasser d’une mauvaise habitude ou d’en développer une nouvelle.

Le moyen qui me semble le moins consommateur de ressource est celui de développer une nouvelle pratique de résilience et de concentrer ses ressources sur cette pratique positive. De passer en mode « aller vers » plutôt que de chercher à « s’éloigner de » sa mauvaise habitude. Des qualités de curiosité, d’intérêt pour la nouveauté, de goût pour l’expérimentation et l’exploration nous aident alors à faire l’expérience de ces nouvelles pratiques positives.

La structure du cerveau la plus impliquée dans la résilience est le cortex préfrontal, cette zone du cerveau qui régule notre système corporel et nerveux, qui nous donne accès à la conscience de nous même, de nos ressources, qui nous permet de développer l’empathie pour autrui… C’est à ce niveau là que se situe le levier pour identifier la pratique de résilience que nous souhaitons développer, vers laquelle nous souhaitons aller.

Puis il s’agit de répéter cette nouvelle pratique le plus souvent possible, se conditionner, de sorte à la transformer en habitude. C’est la répétition qui génère une connexion cérébrale entre la situation (le stimulus, le déclencheur) et l’action réalisée par habitude. Cette répétition permet de créer une routine qui est stockée dans une partie du cerveau appelée les ganglions de la base. Les ganglions de la base reconnaissent stockent et répètent les routines, les patterns. Leur fonctionnement s’apparente à une fonction informatique « if / then », pour ceux qui sont familiers avec ce domaine : s‘ils détectent le stimulus alors ils déclenchent la routine. Nous fonctionnons ensuite par automatisme, sans avoir à penser à ce que l’on fait.

Quels sont les mécanismes de soutien aidant au développement de la résilience ?

Il existe des facteurs favorisant le développement de la résilience, de la capacité de rebond. Parmi ceux-ci, l’intention claire, c’est à dire le fait de clarifier ce que l’on souhaite développer. « Vers quoi » nous souhaitons aller. De formuler un objectif de changement.

Puis, comme nous avons besoin de toutes les ressources de notre cortex préfrontal et qu’il s’avère être très facile à déconcentrer, la capacité d’être présent, disponible, concentré sur la réalisation de notre objectif

La persévérance permet de répéter encore et encore la bonne pratique jusqu’à la transformer en habitude, en automatisme ne nécessitant plus d’effort.

Et bien sûr, le partage de cette expérience avec d’autres. En favorisant le rapport humain, nous créons de la résilience !

Vous voulez développer votre capacité de rebond ? Je vous accompagne…

Caroline Wurth Carlicchi – Coach Certifié – 06 95 19 95 32 (Versailles – 78 – Yvelines – France)

Vous aimerez aussi...

4 réponses

  1. Caroline Hercz dit :

    Merci Caroline pour cet article hyper intéressant et à la pointe des développements du potentiel humain. Je partage !

  2. Aserman dit :

    Ouahou, article très complet, Caroline, du travail très documenté et approfondie. Bravo, du Boris Cyrulnik 🙂

  3. Virginie dit :

    Je suis tombée sur votre article par hasard car je commence une série d’article pour aborder le concept de résilience et comment le développer.

    J’ai suivi ces cours à l’université en ligne de Washington.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.